20 Minutes – 11 août 2017 (extrait)

8 avril 2019 Par PC-JLF

Rajeunir le regard, restaurer l’ovale du visage, ou affiner un double menton sans bistouri, ni injection telle est la promesse d’une nouvelle technologie, le lifting par Ultrasons Focalisés de Haute Intensité (HIFU). 20 Minutes a testé ce protocole, au Centre Laser Sorbonne à Paris, un des premiers centres en France à accueillir vient de s’équiper d’un appareil. Alors, fontaine de Jouvence ou pas ?

Comment ça marche ?

« Cette technologie est apparue en 2010 aux Etats-Unis », nous explique ledocteur Jeanson. « Les ultrasons sont des ondes tout à fait inoffensives, qu’on utilise depuis très longtemps en médecine thérapeutique et qui, lorsqu’elles convergent, ont une grande puissance énergétique », poursuit-il. Une des applications les plus connues de ces ondes, c’est l’échographie.

Les ultrasons focalisés vont produire un effet thermique sous l’épiderme : « Avec l’appareil, on va créer des impacts de coagulation sous la peau jusqu’à 4,5 mm de profondeur pour les parties les plus charnues du visage, au niveau du SMAS (Système Musclo Aponévrotique Superficiel, la nappe fibreuse située entre l’hypoderme et le muscle qui soutient la peau du visage). La partie qui a coagulé va se rétracter. On obtiendra un effet de lissage et de tension en surface de la peau, associé à une amélioration de la texture cutanée, comme les pores resserrés », développe le spécialiste. Cet effet thermique va activer la production de collagène et d’élastine, donc stimuler le processus de régénération de la peau.

Pour quelles indications ?

« On peut traiter avec ce protocole le relâchement cutané qui se traduit par des affaissements », expose le médecin. Les HIFU ciblent le SMAS, ciblé par les chirurgiens qui pratiquent le lifting au bloc opératoire, sans en avoir le caractère invasif. « On n’aura jamais les mêmes résultats avec un traitement par ultrasons focalisés que par la chirurgie, et il faut le dire », prévient d’emblée le médecin, qui déconseille cette technique « aux personnes très âgée avec un délabrement cutané important. » En revanche, le lifting par ultrasons est recommandé pour « la femme ou l’homme de 40-50 ans, qui commence à avoir des rides autour des yeux, sur le front, un double menton et un petit peu de bajoue ».

Le traitement est à déconseiller aux femmes enceintes, «pour des raisons médico-légales uniquement». Ou quand le patient souffre « d’une infection cutanée, d’une maladie inflammatoire évolutive, ou d’une maladie auto-immunes. » Pour les personnes portant un implant ou un appareil dentaire, « on mettra une compresse entre la gencive et la joue pour neutraliser la transduction des ultrasons », précise le spécialiste. Aucune contre-indication pour les personnes ayant des taches de rousseurs ou de la couperose.

Comment se déroule le traitement ?

Au début de la séance, le médecin applique un gel conducteur (comme pour une échographie) sur la ou les parties du visage ciblées. Il déplace ensuite l’applicateur point par point et sa machine mitraille les ultrasons. « Ta-ta-ta-ta-ta-ta » chante la machine. Sur les zones charnues, aucune douleur, en revanche, sur les parties saillantes et osseuses du visage, on serre les dents ! « On peut adapter l’intensité de l’appareil, mais plus on fait d’impacts, plus on va profond à pleine voilure, plus les résultats sont là », motive le médecin.

Sur un écran, il contrôle, règle et change de pièce à la main, en fonction des zones et de la sensibilité du patient. Une fois la séance terminée, les zones traitées ont rougi : « Qui dit chaleur, dit vasodilatation, qui dit vasodilatation, dit rougeurs, mais elles vont disparaître assez rapidement, entre trois heures et 48 heures après la séance », rassure le spécialiste. Dans les 48 heures qui suivent, le visage reste aussi endolori. La séance dure de 30 à 60 minutes, selon la zone traitée, et on peut repartir, ni vu, ni connu, bosser juste après.

Et les résultats ?

Pas de bistouri, pas de sutures, et donc pas de problème de cicatrisation. Les rougeurs et la douleur s’estompent dans les 48 heures. « Si le relâchement cutané est modéré, une séance par an, en prévention, suffit », déclare le médecin, qui peut proposer une seconde séance six mois plus tard, pour accroître l’amélioration. A la différence de l’injection, les effets ne sont pas immédiats : « Il faut attendre de deux à trois mois pour observer le résultat, six mois, pour voir l’effet optimum », annonce le docteur Jeanson.

Les effets perdurent de 18 à 24 mois. Un mois après notre test, on a remarqué une amélioration au niveau de l’ovale et une nette diminution des ridules autour de l’œil. Seul hic, le prix. « Nous faisons un devis adapté aux besoins de chaque patient, mais il faut compter en gros 1.000 euros pour le visage complet. Les ultrasons vont se démocratiser et les prix vont probablement baisser », précise-t-il. Et de se répéter que la beauté n’a pas de prix !